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< Accueil >                      Projet d’extension de la réserve naturelle des Sept Iles au large de Perros-Guirec (22)  

 

La réserve naturelle des Sept-Iles au large de Perros-Guirec, jusqu’ici concentrée sur l’archipel, fait l’objet d’une procédure visant à y intégrer le plateau des Triagoz à l’ouest et l’île Tomé au sud. Elle couvrira finalement une superficie totale d’environ 17 000 ha.

Ce projet est porté par la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) Bretagne, et la LPO sous l’autorité de la sous-préfecture de Lannion.

Cette extension est soi-disant motivée par la nécessité de protéger la faune et la flore. Il est notamment proposé par la LPO de créer une zone de quiétude autour de l’île Rouzic, dans laquelle toute activité sera interdite du 1er avril au 31 août.

Cette mesure contraignante, « vise à conforter la protection de la colonie de Fous de Bassan en limitant le dérangement des oiseaux lors de leur stationnement en mer dédiée à l’accomplissement d’activités vitales (lissage des plumes, repos, alimentation, toilette). Cette zone, de 130 ha soit 1,3 km², bénéficiera également à l’ensemble des colonies d’oiseaux marins présent aux Sept-Iles » affirme la LPO.

Dans le cadre de l’instruction du dossier, un certain nombre de consultations des usagers (pêcheurs professionnels, transport de passagers, plaisanciers, plongeurs…) ont eu lieu, à l’occasion de groupes de travail distincts, peut-être pour éviter une concertation entre les usagers !!! S’agissant des associations de plaisanciers du secteur, seize d’entre elles (1), regroupant plus de 2800 adhérents, ont affiché une position claire :

« La grande réserve est acceptable si et seulement si le règlement qui s’y applique reste et restera dans le futur globalement comparable à celui existant dans la réserve actuelle. Prioritairement, la libre circulation des personnes et le respect des activités humaines traditionnelles par les professionnels et les plaisanciers doivent être maintenus et garantis. Ces activités se faisant dans le respect évident de la faune et de la flore, dans les limites définies par la législation actuelle dans la réserve.

La zone de quiétude est inacceptable. Aucune justification scientifique ni écologique n’ont été avancées au long de ces années de concertation qui puissent justifier une telle sanctuarisation du domaine maritime. De plus, le choix de sa localisation s’est fait uniquement en considérant un choix économique discutable qui ne prend pas en compte le mode de vie de la faune présente dans cette zone. »

Favorables à l’extension de la réserve, sans zone de quiétude, alors qu’il n’y a aucun signe alarmant sur l’état de la flore et la faune, les associations craignent de voir apparaître ces prochaines années de manière insidieuse, de nouvelles interdictions de circulation, de pêche, ou de débarquement sur certains estrans ou sur l’île aux moines.

Le conservateur de la réserve a présenté son rapport d’activité, les chiffres énoncés sur la population des oiseaux sont stables. Il n’y a aucune menace pour l’environnement, La colonie de phoques est prospère. La réserve des 7 iles se porte bien, ce que tous les usagers du secteur constatent.

Il avait reconnu d’ailleurs dans la presse que « La zone de quiétude ne fera pas de miracles pour préserver ces oiseaux marins. La surpêche liée aux méthodes industrielles et au non-respect des quotas dans l’Atlantique Nord-Ouest, notamment la pêche du maquereau utilisé ensuite dans la farine destinée à l’agroalimentaire, reste un des principaux facteurs qui mettent en difficulté l’espèce. S’ajoutent à cela les captures accidentelles observées au large du Portugal ou du Maroc, par exemple. ». Localement, il est donc difficile d’agir !!!

Actuellement, la procédure d’extension de la réserve des Sept-Îles suit son cours.

 Le comité consultatif de la réserve s’est réuni le 18 février dernier à Lannion sous l’autorité de Mr le sous-préfet. Curieusement, le vote à l’issue de la réunion obligeait les participants à se prononcer « en même temps » sur la réserve et la zone de quiétude. De ce fait 11 des 36 votants ont été contraints de se prononcer contre alors qu’ils sont en fait favorables à l’extension mais sans zone de quiétude. Drôle de conception de la prise en compte de l’opposition d’une majorité de la population.

On peut d’ailleurs s’interroger sur la volonté de certaines personnes de chercher à discréditer les associations en laissant croire qu’elles sont opposées à la protection du site, alors que c’est tout l’inverse, ce sont les premières à agir au quotidien.

Une enquête publique sera lancée d’ici quelques mois pour un décret d’application prévu mi 2022. A cette occasion il sera nécessaire de se mobiliser pour faire entendre notre voix.

(1) Les associations Aimée Hilda, Archipel libre, Ar Jentilez, Bag Ploumanac’h, les Misainiers du Trégor, Sept-Îles 2000, Sites et Patrimoines, Trégor-Goëlo kayaks de mer, les Vieux Gréements de Ploumanac’h, des Amis de l’île aux Moines, des pêcheurs plaisanciers de Penvénan, Pleumeur-Bodou (Enez Veur), Trébeurden, du Port de Perros-Guirec, du port de Ploumanac’h, Trégastel.