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Pêche profonde : la France manque de transparence

Nature / Ecologie  |    |  Actu-Environnement.com

Dans le cadre de la réforme du droit européen applicable à la pêche profonde, lancée en juillet 2012, une étude a été menée par l'Ifremer. La France est accusée d'avoir "caché" ces données dans le but d'accréditer une idée fausse, celle d'une catastrophe socio-économique en cas d'interdiction de la pêche profonde. Cet argument a justifié l'opposition de la France à une interdiction de la pêche profonde au niveau européen. L'étude a finalement été rendue publique le 2 juillet.

"Les élus socialistes de Bretagne ou du Nord Pas-de-Calais, à commencer par le secrétaire d'Etat à la pêche Frédéric Cuvillier, ont menti en martelant que l'interdiction du chalutage profond aurait « de très lourdes conséquences socio-économiques »", dénoncent plusieurs associations, dont Greenpeace, Les amis de la Terre ou WWF dans un communiqué de mardi 8 juillet.

En effet, "un très petit nombre de chalutiers français pratiquaient cette pêche en eaux profondes en 2012", rapporte Bertrand Pancher (UDI) aujourd'hui 9 juillet. Et "le nombre de bateaux français concernés va se réduire à peau de chagrin". En effet, la Scapêche (Intermarché) s'est engagée à ne plus faire pêcher ses navires à plus de 800 mètres de profondeur d'ici 2015.

Alors qu'en 2012, "12 chalutiers français fréquentaient des profondeurs de plus de 600 mètres plus de 10% de leur temps et seulement 10 d'entre eux pêchaient au-delà de 800 mètres de profondeur", expliquent les associations, les dégâts écologiques relevés par l'étude de l'Ifremer sont considérables. En effet, "les prises accessoires les plus importantes des chalutiers français" sont constituées d'espèces menacées d'extinction, alertent les ONG. Dans les filets des chalutiers profonds, on trouve par exemple 6% de requins profonds, qui correspondent à 30% des rejets totaux.

Dès lors, la non divulgation de ces données a nécessairement faussé la mise en balance des intérêts environnementaux et socio-économiques.

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