Après 6 ans de
lutte et de procédures administratives, la première extraction de sable par la
CAN (Compagnie Armoricaine de Navigation) a eu lieu le 6 septembre, de nuit,
comme des voleurs, personne n'avait été prévenu. Des recours devant le tribunal
administratif n'ont pas encore été jugés sur le fond.. Après une réunion au
ministère de l'environnement le 12 septembre, Ségolène Royal a apporté son
appui aux opposants et a promis de fournir les informations nécessaires afin
que le recours déposé devant le Conseil d'Etat aboutisse favorablement. Macron
a lui même déclaré, après avoir signé l'autorisation d'exploitation en temps
que ministre, que les arrêtés des préfets ne tenaient pas compte de toutes les
contraintes d'exploitation qu'il avait demandé. La CAN dans une interview du 15
septembre, donc postérieure à la première extraction, déclare par son PDG, que
les conditions d'exploitation ne sont pas encore fixées et que les études
d'impact sur l'environnement ainsi que l'étude socio-économique sont en cours.
Comment des
autorisations et décrets ont ils pu être signés sans ces documents essentiels?
Toute la
population avec l'ensemble des élus, opposés depuis l'origine à ce projet, a très vite réagi. Une première
manifestation organisée en quelques jours, le dimanche 11 septembre à Lannion a
réuni 4000 personnes et 150 CRS. Le samedi 17 septembre une nouvelle
manifestation sur terre et sur mer a, à nouveau été organisée: 120 bateaux
entre le port de Trébeurden et l'île Millau, les association de plaisanciers
membres du CD22 et de la FNPPSF ont évidemment largement contribué à ces
succès.
Comment l'Etat
peut il vendre à des industriels des zones de nourricerie et de pêche, reconnues comme tel (lançons,
raies, soles, bar...) situées à proximité immédiate de 2 zones Natura
2000, afin de les vider de leurs
ressources?
Comment peut on
humilier toute une région unanime, tous bords politiques confondus, sans considérer l'impact socio-économique
local, quand on sait que des solutions alternatives existent? Est ce seulement
parce que la CAN refuse de les considérer?
E France les
règles qui s'appliquent à tous en mer, ne concernent pas le secteur minier.
Afin d'impliquer d'autres administrations, le dossier vient d'être déposé à la
Commission Européenne en raison de l'impact évident et rapide sue les zones
Natura 2000.
Le CD22 a fait
réaliser une étude scientifique suivant les protocoles de l'IFREMER, ainsi que
des films sous marins afin d'enregistrer et de visualiser l'état initial du
site. Ces documents ont été déposés auprès du Tribunal Administratif de Rennes.
L'étude a également permis d'identifier une espèce de gorgone, inscrite sur la
liste rouge des associations internationales. Elle n'apparaît dans aucun des
autres documents.
En attendant les
dégâts sur le site ont commencé et les extractions de sable ont été
provisoirement suspendues à la demande des Préfets.
Après 6 ans la
lutte n'est certainement pas terminée!
Communiqué FNPPSF